Le Tai-Ji Quan

Créé au 17è siècle par Chen Wang-Ting, un officier martial de la Dynastie Ming à la retraite, en combinant les meilleures techniques d'arts martiaux de l'époque, avec celles de longévité de la cosmologie chinoise.

Il faut distinguer la pratique du Tai-Ji Quan de celle de la gymnastique à la Tai-Ji : le premier travaille la forme et le fond, tandis que le seconde seulement la forme !

 

 

 

 

Dans le Tai-Ji Quan, le travail de l'énergie, c'est à dire le Qi Gong *, fait partie intégrante de la pratique : dans le système de travail du Grand maître Chen Zheng-Lei, on retrouve la partie Qi-Gong dans le Ji-Pen Gong- le travail des bases du Tai-Ji-Quan-

* Terminologie utilisée pour la première fois vers 1970. Littéralement le travail du Qi, le souffle, que l'on trouve dans Jing Qi Shen , (essence séminale, le souffle et l'esprit), les 3 niveaux énergétiques. Mot générique désignant tous les techniques respiratoires anciennes ou modernes.

La caractéristique de la pratique du Qi-Gong est la répétition d'un même mouvement, permettant ainsi aux débutants de sentir plus facilement la circulation de l'énergie.

Une caractéristique de la pratique du Tai-Ji est la répétition d'une forme, c'est à dire d'un enchaînement de mouvements ; Ceci donne un sens pratique externe et martial aux mouvements. L'entraînement préalable au Qi Gong permet une exécution du mouvement avec son sens interne

Outre le travail traditionnel des formes, les aspects martiaux sont abordés via la pratique des Tui-shou et San-shou, ainsi que les armes traditionnelles : l'épée, le sabre, le hallebarde, la lance, la longue perche et les armes doubles, l'idée est, dans ce cas, de chercher à transmettre l'énergie à l'extrémité de l'arme. Cela permet d'expérimenter les différentes formes de Forces du Tai-Ji Quan.

L'essence de la pratique est d'utiliser l'intention du coeur Xin Yi pour se mouvoir: c'est le principe même du style interne.

« Utilises le Qi plutôt que la force brute Li ; (en physique moderne, on peut parler de l'énergie cinétique et la masse).

Le Yi commande, le Qi part du Dan Tian (centre énergétique au-dessous du nombril), et le Fa Li (explosion de force) s'exprime !

 

Un jour, un étranger qui pensait que le Tai Ji Quan n'était pas un art de combat efficace défia Maître Chen Zhenglei de lui prouver le contraire.

Cet étranger d'une stature et d'une force colossales commença à faire la démonstration de sa force en demandant qu'on lui casse des briques sur la tête. Avec son corps il fit un pont et demanda qu'une personne se tienne sur lui. Enfin, il cassa des briques avec ses doigts. Sa force semblait inépuisable.

À l'opposé Maître Chen Zhenglei, de taille moyenne et mince, paraissait frêle à côté de lui. Après discussion, il fut décidé que la compétition porterait sur la force. Le défi consistait à pousser son partenaire jusqu'à le faire vaciller, décoller les pieds et reculer.

Maître Chen Zhenglei déclara à son partenaire : "Commencez et poussez autant que vous pouvez, si mes pieds bougent, alors j'aurai perdu".

L'étranger accumula toute sa force et poussa autant qu'il put Maître Chen Zhenglei, sans arriver au moindre résultat. Il eut la sensation de pousser dans le vide, de s'enfoncer dans du coton sans trouver le moindre point d'appui tandis que Maître Chen, les pieds bien enfoncés dans le sol, absorbait toute la force de l'adversaire.

Après plusieurs vaines tentatives, l'étranger déclara forfait. Toutefois, comme il n'était pas encore convaincu de la valeur et de l'efficacité du Tai Ji comme art martial, il prit la posture du cavalier et défia Maître Chen de le pousser à son tour. Ce dernier s'approcha alors doucement et lentement de lui, puis le poussa de sa main d'une manière imperceptible. À son grand étonnement, l'étranger fut contraint à plusieurs reprises de reculer. Il fut alors convaincu de la valeur et de la puissance du Tai Ji dont il reconnut, à ses dépens, l'efficacité martiale.

 

L'autre histoire se passe au Japon. Un japonais demanda à Maître Chen Zhenglei comment réagir à un coup de poing et sans même prévenir il joignit le geste à la parole. Maître Chen Zhenglei esquiva soudainement le coup en saisissant, d'un geste léger, le poignet de son adversaire et le fit tomber au sol sans un bruit.

À ce moment-là, un jeune japonais témoin de la scène attaqua le Maître qui d'un coup d'épaule le précipita au sol.

À la suite de cet évènement, le frère de l'empereur du Japon, grand amateur d'arts martiaux, invita Maître Chen Zhenglei à son domicile. Il le complimenta en s'exclamant : " C'est le vrai Tai Ji, c'est incroyable".